Passant d’une chambre d’hôtel à une salle de jeux pour enfants, d'une pièce plongée dans le noir à un repas entre ami·es, ou encore d’un plateau de stand-up improvisé à une table à manger, les spectateur·rices découvrent des personnages, souvent désillusionnés, en proie à leurs désirs et leurs frustrations, vivant des instants à première vue banals, mais qui pourraient bien changer le cours de leurs existences.
Nouvelliste et poète incontournable du vingtième siècle, Raymond Carver a réinventé entre les années 1960 et 1980, la nouvelle étasunienne et s’est imposé comme chef de fil d’un « réalisme sale ». Carver a décrit comme personne la middle class américaine, perdue dans des crises à répétition et porteuse d’une certaine lose. Tout en écoutant la musique intérieure des textes et des personnages, sans nécessairement rester fidèle au décor américain, Armel Roussel et les 22 acteur·rices déplacent la narration dans le monde d’aujourd’hui et en varient les tons. L’intime croise en filigrane une donnée politique sous-jacente d’où émergent des thématiques comme la solitude, l’ennui, la mort, l’amour, le vide existentiel, le manque, le mensonge, l’addiction. « Soleil », qui aurait pu s’appeler « Crépuscule », n’a toutefois rien de mortifère et s’ouvre vers un ailleurs, une brèche lumineuse.
Comme tout bon vinyle, « Soleil » se décline en deux faces : la face A au Théâtre Varia, la face B au Théâtre Les Tanneurs. Chaque soir, vous avez la possibilité de voir, au Théâtre Les Tanneurs, six tableaux en petits groupes de vingt personnes (les acteur·rices jouent en effet en boucle six fois leur partie). Au même moment, se jouent six autres tableaux au Théâtre Varia. Si vous désirez voir ce second parcours, vous pouvez réserver pour une deuxième soirée, au Varia.
Au cœur des deux théâtres, dans leurs foyers respectifs, un septième espace sera installé, dans lequel le public pourra faire une petite pause et jouer au bingo (animé en continu durant les représentations).
En coprésentation avec Théâtre Les Tanneurs