Les danseur·euse·s Arantxa Martínez et Paz Rojo se transmettent ce qui se passe, ce qui s'est passé, ce qu'iels imaginent, ce qui leur vient, ce qu'iels sentent, ce qui reste. Des choses qu'iels trouvent, qui résonnent, qui persistent : les sons des oiseaux, les sons qu'elles entendent, un paysage, le sol sur lequel iels marchent, le poids de leurs jambes qui frottent la surface, une chaussure, la sensation des vêtements qu'iels portent, des atomes, un tremblement de terre... « Transmettre » en tant qu'exercice de communication à part entière ne consiste pas à consolider ce que l'on sait, mais à se mettre en relation avec l'inconnu.
La production de corps presque hallucinés est également caractéristique du paysage sonore créé par l'artiste sonore et performeuse Luz Prado, qui propose une relation d'écoute en direct entre l'ingénierie du son et l'action sur scène. Le son et le mouvement s'entremêlent, produisant une interface alternative ou une « brèche » dans le sensible lui-même, lorsque différents temps, dimensions spatio-temporelles, dispositifs et intuitions se touchent.
• Paz Rojo (Madrid, 1974) est artiste, danseuse et chercheuse. Diplômée en chorégraphie à l'université des arts d'Amsterdam (1996-2000), elle est titulaire d'un doctorat en pratiques performatives avec une spécialisation en chorégraphie de l'université des arts de Stockholm (Suède), où elle a mené un projet de recherche artistique sur les dispositifs chorégraphiques, performatifs, scéniques, textuels, audiovisuels et curatoriaux. Après la pandémie, elle lance le cadre de recherche artistique Morir bien (To Die Well), dans lequel elle réalise des activités curatoriales et artistiques, telles que le solo Lo que baila (That which dances) (2021), le séminaire Ha sido aún no, todavía (It has been not yet, still) au Musée d'art contemporain Reina Sofía (Madrid, 2023) et la performance HYPERDREAM (2025).