Mon père est mort à 67 ans avec 42 ans d’abstinence. Il a cessé de boire sans condition, sauf celle de sauver sa peau. Ni les épreuves, ni l’adversité, ni la dépression ne l’ont fait rechuter. Il est ma force et ma détermination. Et pour toujours il aura mon admiration.
Ce seul en scène bouleversant de vérités, sans filtre, sans pudeur, parle le langage vrai, celui où on ne triche pas, celui qui fait la différence, le langage des AA. Il nous percute de plein fouet rendant possible la réflexion autour de l’addiction.
La marionnette à l’effigie du père invoque le fantôme, la mémoire, le passé et nous permet de voyage en eau trouble d’un espace-temps à l’autre. La musique piano-violon nous accompagne tout du long et entame une véritable conversation avec l’histoire faite de mots. Elle adoucit, apaise, bouscule et crie.
C’est un coup de poing que l’on reçoit, qui nous questionne sur nos propres addictions et nous renvoie à nos mécanismes de survie ou de fuite.
Glissements est une ode à tous ceux qui luttent ou ont lutté et une véritable promesse d’espoir pour tous·tes celles·ceux qui voudront lutter. C’est un hommage à la communauté des alcooliques anonymes qui font un travail essentiel pour tant de personnes.