Une fossoyeuse à l’odeur cadavérique trouve enfin l’amour auprès d’un poète venu enterrer sa défunte sœur. Mais leur idylle est stoppée net par la noyade de l’amant, dont seul un doigt sectionné est retrouvé. La fossoyeuse aux dons d’alchimiste se met alors en tête de le ressusciter… Revisitant en mode subversif le mythe de Frankenstein, "Dead Lover" impressionne par son ingénieuse mise en scène et son humour camp grand-guignolesque. Tourné en 16mm dans un studio aux décors sommaires, ce film indépendant à petit budget est écrit et joué telle une farce gothique dont les 17 rôles, hors celui de la fossoyeuse tenu par la réalisatrice même, sont campés par 3 jeunes comédiens, un homme et deux femmes, via le travestissement. La composition des plans et les trucages rudimentaires rappellent le cinéma muet où l’artifice théâtral est la norme, complétés par un jeu de couleurs expressives, une bande son maîtrisée et un montage dynamique. Une approche expérimentale comparable à celle de films de Guy Maddin dont l’esprit poético-onirique à l’humour déviant aurait muté dans "Dead Lover" en cauchemar burlesque érotico-trash.
Rencontre par visio-conférence avec Grace Glowicki après la projection le 26.9 (sous réserve)