La caméra a ici un rôle thérapeutique : chercher à engager un dialogue avec sa mère pour comprendre les blessures de l’enfance et briser le cycle infernal des souffrances familiales. Et c’est là que le film prend toute sa dimension, dépassant l’introspection de la réalisatrice, pour nous emmener dans le labyrinthe de la psyché. Un voyage dans le flux d’une pensée, qui assume le mélange foisonnant d’images frontales tournées instinctivement, archives familiales, avatars, effets spéciaux bricolés, visites chez des thérapeutes, ou encore tutos glanés sur Internet. On devine l’ampleur du travail de tissage que la monteuse Karen Benainous a brillamment réussi. Tour à tour délicat, grave ou drôle, mais toujours signifiant et sans pathos, "Maman déchire" se déguste comme une anthropologie des images domestiques, qui nous offre de savoureux détours… dont une plongée ésotérique dans les techniques de développement personnel.
Le 19.09 à 20:00, projection suivie d’une rencontre avec Émilie Brisavoine.