Le faire et ce qu’il révèle.
Ce qui déclenche l’activation des mains, l’exaltation des deux mains, l’ardeur des dix doigts et des trente articulations c’est le premier regard sur un fil.
Le fil appelle le plaisir, un désir de faire. Cette envie c’est de générer quelque chose entre les doigts et voir se métamorphoser le fil en trait, en surface ou en volume. Le temps de la transformation ne compte pas ; un mois, un an, plus…
La mutation est longue et se déroule très près du corps, les bras repliés sous les yeux. Ce que livrent les mains, donne une forme concrète à une parcelle cachée, dissimulée au plus profond de l’être intime, c’est du vécu à ne pas dire.
A la fin, l’objet se sépare du corps et cède face aux profondeurs intimes des autres. Mais est-ce une fin ?
Marie-Line Debliquy
Tout commence par un nœud, une jonction entre deux éléments. Additionnés, ces nœuds forment des fils. Un fil c’est le début de quelque chose. De ces débuts, je ne fais rien. Je
multiplie les commencements mais n’arrive jamais à la fin.
Le fil porte en lui les gestes qui l’ont conçu. Il est vecteur et message. Enroulé, déployé ou tissé, il raconte la même histoire. Recommencer.
Florette Duvinage