Telle une pierre précieuse, cette pièce intense et lumineuse recèle plusieurs facettes révélant un écho particulier à quiconque l’approche. Tout d’abord les révélations, le religieux et en général le sacré. En évoquant les oiseaux, si chers à Messiaen, c’est une source humaine d’empathie qui est évoquée. Quant à l’écriture musicale de Messiaen, les conditions particulières dans lesquelles la pièce a été écrite (dans un camp de guerre, pendant la seconde guerre mondiale), confèrent à l’oeuvre une forte puissance émotionnelle. Le musicien ou l’auditeur qui aborde cette oeuvre ne peut rester indifférent devant la force qui se dégage de l’ingéniosité de l’écriture et de la forme. Au cours du processus de création, la nécessité de faire dialoguer la musique avec l’image s’est imposée. C’est ce qu’a réalisé l’artiste Maja Jantar. De cette manière, le besoin d’espace et l’ouverture à une autre dimension ont pu avoir lieu. Grâce à cette composition visuelle, l’auditeur/spectateur est invité à une véritable expérience sensorielle : il est libre d’écouter et de se laisser porter par la musique les yeux fermés ou de suivre le mouvement lent de l’image dans la vidéo. Le Quatuor pour la fin du temps est construit en 8 mouvements extrêmement contrastés. Malgré ces contrastes, un profond sentiment d’unité et de cohésion se dégage de cette pièce puissante.