A propos
Ce compositeur, véritable marginal par son œuvre autant que par son mode de vie, a laissé, au fil de ses migrations successives entre les États-Unis et l’Europe, nombre de partitions encore méconnues. Écrites en braille — puisque Louis Hardin, de son vrai nom, était non-voyant —, il a fallu, après les avoir exhumées des archives, les transcrire et les éditer. C’est grâce à ce travail méticuleux que le quatuor à cordes en trois mouvements, inédit à ce jour, a pu être confié à l’interprétation du Quatuor Béla.
À partir de cette œuvre, le quatuor construit un programme retraçant l’itinéraire du vagabondage musical du compositeur à travers les champs moins connus, mais fertiles, de la musique des États-Unis.
La musique de Moondog se situe à la croisée de différentes routes, toutes bonnes à suivre. Désarmante de simplicité, annonciatrice de la grande vague minimaliste, elle puise aussi bien aux sources du classicisme européen qu’à la force rythmique irrésistible des musiques des Indiens d’Amérique du Nord.
Loin des modèles de réussite conformiste, c’est l’Amérique des marges qui est invitée dans ce concert. L’auditeur rencontrera sur la route, entre autres, les œuvre de Morton Feldman, Ruth Crawford, O’Nine Tails, Frank Zappa… — refusant tout processus — Ruth Crawford et son quatuor en quatre mouvements — véritable coup d’éclat de la musique atonale — l’œuvre par collage, pastiche, rupture et référence de O’Nine Tails, mais aussi le compositeur des confins, rockeur inclassable, Frank Zappa.