Un homme empile des boîtes en carton, s’élance sur un tapis de course, s’habille en courant. Il tente d’organiser un environnement qui se dérobe et le contraint peu à peu, enchaînant les tâches répétitives, sans autre horizon que celui de cette mécanique lancée à toute allure. Julien Fournier s’est appuyé sur des récits de vie glanés et des textes poétiques écrits et restitués en voix off par Laurence Vielle pour ausculter un monde du travail dont l’exigence confine à l’absurdité. Le mail reçu à une heure du matin, auquel on se sent obligé de répondre. L’obligation de se former en quelques mois à un nouveau métier. La brutalité de la pression hiérarchique. Toutes ces situations professionnelles qui nourrissent la lente combustion vers le burn out. Usant de son corps d’acrobate comme d’un révélateur, Julien Fournier met au jour les souffrances provoquées par ce système insidieux, malade de sa quête de rendement. Au croisement du cirque documentaire et de la poésie chorégraphique, Burning dépeint un homme en plein basculement qui, progressivement, s’affranchit des injonctions productivistes.