La voix a-t-elle un genre, la peau a-t-elle une race ? Peut-on percevoir des corps sans leur attribuer de genre, de race, d’âge, de classe – bref, de valeur ? Dans Escape Act, Alexandra Bachzetsis examine avec le philosophe, militant et dramaturge Paul B. Preciado, les mécanismes du désir. En évoquant le drag, le voguing, le strip-tease, les didacticiels YouTube ainsi que les ballets triadiques d’Oskar Schlemmer, sept corps et bien plus d’objets éprouvent de nouvelles constellations comme ready-made surréalistes. Dans la logique dominante du désir, les corps sont masculins ou féminins, vrais ou faux, ils connaissent des succès ou des échecs et les objets font office de prothèses remplaçables. Pouvons-nous inverser cette logique ? Avec beaucoup d’ironie, le spectacle présente des identités de genre de manière hyperstéréotypée pour ensuite les démonter. Ce qu’Escape act démontre, c’est que les signes extérieurs ne sont pas fiables. • Alexandra Bachzetsis est chorégraphe et plasticienne. Son œuvre multidisciplinaire s’articule autour de la construction de l’image et du corps dans la culture populaire dominante. Elle présente ses créations dans des salles de théâtre, des musées et à des biennales d’art. En 2010, on a pu voir son spectacle Dream Season lors de la première édition de WoWmen. ‘Rather than representing the productions of desire from the point of view of identity, of the norm and the normal, Escape Act invites us to pay attention to the failures and the cracks, but also to the lines of flight, to the escape acts.’ – Paul B. Preciado