L’Alceste de Molière, c’est aujourd’hui une blogueuse critique d’art qui n’épargne rien ni personne ; dans le sillage de ses railleries destructrices, ne reste que ruine, abandon et solitude.
« J’en ai marre de ces artistes. Ces parasites qui enchaînent les bourses, qui élèvent les petites aventures fades qu’ils ont entre eux au statut de drame intime et engagé. N’importe qui avec un gramme de coke dans le nez peut demander des subventions pour un projet culturel avec des réfugiés. »
Mademoiselle Agnès est à la sphère de l’art contemporain ce qu’Alceste était aux salons du dix- septième. Blogueuse influente, elle diffuse ce poison qu’est la vérité, n’épargnant personne, pas même son fils musicien. Toujours prête à crever les abcès et les contradictions, cette franche vipère aux crocs qui font mouche tire sur tous ceux qui mentent, dissimulent, camouflent, travestissent, qu’il s’agisse de ses amis Fanny et Adrian, ou des performeuses Annabelle et Cordula, marquises d’aujourd’hui aux grands airs et aux projets sans substance… Et si, tel Alceste face à Célimène, Agnès faiblit face à Sascha, sa jeunesse et son charisme, elle finit orpheline de son honnêteté absolue, loin du refuge campagnard où elle avait rêvé d’une vie sans faux-semblants.