A propos
Un enfant plaqué au sol par la policedans une école spécialisée. Parce qu’il a répondu à une insulte raciale. Parce qu’il n’est pas un enfant, mais un Noir.
Portrait de Rita construit un récit de violences invisibilisées : celles du racisme ordinaire, de la déshumanisation, du déclassement. Car Rita Nkatbanyang, la mère de l’enfant appréhendé, a quitté son entreprise prospère à Yaoundé pour devenir aide-ménagère en Belgique. Son fils, lui, grandit dans un monde où sa colère d’enfant est perçue comme un crime d’adulte.
À partir des entretiens menés avec Rita, ce seule-en-scène porté par l'actrice belge Bwanga Pilipili articule trois regards qui se confrontent, s’écoutent et se heurtent à la brutalité du réel. Celui de Rita, celui de Bwanga Pilipili, qui a elle aussi vécu le racisme, et celui de Laurène Marx. Absente du plateau, cette dernière signe l’écriture et la mise en scène du spectacle. Ici, pas de condescendance, ni de récupération. Portrait de Rita raconte une rencontre et fait résonner une parole crue jamais dénuée d’humour, ni de poésie. Derrière la galère sociale et les insultes, il y a aussi l’instinct de vie, la lucidité mordante des précaires qui refusent qu’on les résume à une seule histoire. Après Je vis dans une maison qui n’existe pas et Pour un temps sois peu, Laurène Marx éclaire de son écriture au laser et de ses punchlines la douleur que l’Europe refuse de voir. Une justesse qui bouscule autant qu’elle guérit.
Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles