Qu’est-ce qui se joue, se pense et évolue au fil de rotations réitérées dans l’espace ? Cinq danseur·euse·s classiques donnent corps à cette excursion, où la technique rigoureuse est un point de départ. Le travail sur pointes déclenche une série de tournoiements exécutés dans une scénographie épurée. Sur une partition musicale qui mixe sons électroniques et répertoires traditionnels, l’espace est laissé ouvert à l’expérimentation, afin que chacun·e traverse les transformations qui ont lieu au cours d’un même mouvement repris, muant progressivement vers des zones d’interprétations libres. Si le mot turning traduit le tournoiement, il porte aussi en lui le devenir, le changement en train d’advenir. Cette danse travaille l’état émotif autant que physique, avance par passages dans un tourbillon infini pour déployer les imaginaires, tel l’Orlando écrit par Virginia Woolf, qui glisse d’une époque et d’un genre à l’autre, au gré de métamorphoses successives.