Là où The Gyre, puis A Very Eye et Dehors est blanc déployaient un principe de continuité, de graduation, Threshold suit une logique d’écriture non linéaire et fragmentée. Revenant au duo, la compagnie le disperse dans le temps : deux interprètes détaché·e·s l’un·e de l’autre utilisent la marge qui les sépare comme une source d’élan. L’interdépendance demeure, concentrée ici dans un rapport de friction, comme dans le lien entre sons et mouvements.
Avec la complicité de l’artiste sonore Daniel Bleikolm, les recherches de Micaël Florentz et Angela Rabaglio incluent voix, boucles, sons produits par le corps, illusions sonores ou encore effets psychoacoustiques. En ligne de fond : la saturation une fois le seuil (Threshold) franchi, tant pour l’ouïe que pour la vue, avec un travail sur la surexposition, l’éblouissement, comme sur les images rémanentes. Tumbleweed crée ainsi « une pièce tendue dans le vide, qui rappelle le rôle essentiel de l’environnement dans la naissance de toute forme de relation ».