L’une roule une cigarette, l’autre crache l’enveloppe de graines de tournesol sur le sol, assises comme dans la rue, entre amies. Soudain une éruption, un chant s’élève et la danse bondit hors de sa chaise. Le duo entame un dialogue percussif, plein de verve et d’humour, s’envoyant questions et réponses en forme de gestes et de chants. Cette rencontre est nourrie d’une forme de complicité brute, où l’énergie est comprimée puis relâchée, et des explosions sauvages laissent place à des fractions de silence. Les circonvolutions du chant et de la danse se frottent, expérimentent ensemble, ouvrent des pans de liberté au fil de la pièce. Le tarantoest un palo flamenco, un chant sec, dénudé, sans guitare, qui provient d’une nécessité d’expression directe. Alors, sans autre sonorité que les voix et les frappes de mains et de pieds, toutes deux nous invitent à cette conversation qui passe par le corps, dans un geste à la force irrévérencieuse, tel un jaillissement qui donne envie de continuer à danser.