Printemps 2084. Six personnages se retrouvent plongés dans une histoire commune. Cette fois, ils ne cherchent pas un auteur, mais un producteur. Ils veulent créer un spectacle… parce que c’est leur métier, parce qu’ils en sont capables !
Mais une série de circonstances sociales et écologiques presque absurdes les assaille dans ce monde soudainement apparu, entravant sans cesse leur processus de création. Jusqu’à ce qu’ils soient confrontés à une vérité terrifiante : seraient-ils… invisibles ? Un problème insoluble. Du moins, en apparence. Mais leur invisibilité parle-t-elle d’eux ? Ou de ceux qui refusent de les voir ?
Dans son docu-fable M.O.L., la créatrice et metteuse en scène Sandra Sara Raes Oklobdzjia nous invite à poser un regard critique sur la culture de la mobilité en Europe. Installés dans une salle de classe fictive, nous explorons les rouages absurdes d’un système bien réel, ancré dans la société belge d’aujourd’hui. Pour souligner cette absurdité, elle nous projette dans un « futur possible », où nous goûtons déjà aux fruits (potentiels) de notre passivité civique actuelle.
Elle s’intéresse ici au micro-écosystème du secteur artistique belge, souvent perçu comme l’un des plus progressistes. À travers une « pièce dans la pièce », portée par des artistes d’ici et d’ailleurs, elle met en lumière la banalité des procédures d’intégration belges et l’élitisme exclusif du milieu artistique, souvent dissimulé sous des apparences d’innovation et de progrès.
Avertissement : tous les dialogues sont réels, soigneusement recueillis par la créatrice lors d’entretiens avec des décideurs du monde artistique et culturel. Seules les situations mises en scène restent (pour l’instant) fictives.
Sandra Sara Raes Oklobdzija est une artiste, artiviste et philosophe serbe, installée à Bruxelles depuis 2012. Elle explore les dynamiques complexes de la migration et de l’intégration, en mettant l’accent sur l’identité (collective) et les (més)représentations. Elle combine sa pratique artistique (ROBIN asbl) avec un poste de professeure de théorie au RITCS, ainsi qu’avec un engagement en tant que créatrice de communauté, programmatrice et entrepreneuse culturelle (KOROW asbl). Depuis 2020, elle prépare un doctorat en arts, intitulé provisoirement The School of Two-sided Integration.