Dans la pièce imaginée par la chorégraphe grecque, les oiseaux sont une source d’inspiration foisonnante, riche en transformations physiques comme psychiques, pour les sept interprètes lancé·e·s dans une partition qui joue les variations de poids, de vitesse, de gravité. Les mœurs des oiseaux proposent un canevas chamarré de danses et de chants, puisant dans la nécessité de la parade, la défense, la chasse, la séduction, opérant des allers-retours entre vie en groupe et expressions individuelles. Alternant fulgurances et dispositions spatiales complexes, Les oiseaux ouvre des perspectives vastes en terme d’intensité de cohabitation, d’observation des frictions, dans une porosité partagée entre les espèces. Ce titre porte aussi en lui des images présentes en filigrane dans cette pièce de groupe, comme la comédie grecque antique éponyme écrite par Aristophane, où deux Athéniens quittent leur ville corrompue pour fonder une société utopiste auprès du peuple des oiseaux, ou le film d’angoisse signé Alfred Hitchcock.