A propos
Dans un intense maillage de sons et de voix, Chrystèle Khodr, autrice et metteuse en scène parmi les plus reconnues au Liban, et le scénographe et metteur en scène Nadim Deaibes, explorent un événement tragique qui a marqué l’histoire du peuple palestinien.
Tout part d’Eva Ståhl, infirmière suédoise, survivante du massacre du camp palestinien de Tel Al Zaatar au Nord-Est de Beyrouth en 1976. Son témoignage, découvert dans des archives de l’Associated Press, pousse Chrystèle Khodr et Nadim Deaibes à vouloir la retrouver. Et c’est en 2023, à Göteborg, que Chrystèle Khodr recueille ses mots bouleversants sur l’attaque du camp perpétrée par les milicien·nes de la droite libannaise chrétienne. Une parole qui devient le matériau brut du spectacle. À travers les souvenirs d’Eva Ståhl, ainsi que le journal personnel d’un médecin palestinien du camp et les archives d’un reporter de guerre suédois, Silence, ça tourne scrute ce que signifie être témoin et survivant·e.
Sur scène, autour de Chrystèle Khodr, des bandes magnétiques s’accumulent, s’entremêlent, pour recréer peu à peu un camp assiégé. Une radio-transistor grésille. Les voix résolues des survivant·es s’élèvent là où le silence pourrait dissimuler la répétition de l’Histoire. Silence, ça tourne n’est pas exactement une reconstitution documentaire, ni un simple hommage. Chrystèle Khodr et Nadim Deaibes engagent plutôt un questionnement profond sur l’impunité et la désinformation perpétuelle. Chaque bande d’archives assemblée aux autres donne corps et substance à la dénonciation des crimes de guerre. Comme un geste théâtral vibrant de lutte et d’espoir.
Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles