AILLEURS
de Benoît Nieto Duran
"Ailleurs, sinon je m'éteins sans savoir qui je suis,
Ailleurs c’est la vérité, le réel, sans artifices ni explications."
Ce duo n’en n’est pas un.
En tant que chorégraphe et interprète autodidacte, curieux de nature, le thème de l'Ailleurs m'est apparu comme un choix évident.
Partageant une ressemblance physique frappante avec mon partenaire malgré une différence d'âge de dix ans, j'utilise nos expériences et sensations pour apporter une part de réel au plateau.
Ailleurs est partout ! Ailleurs dans mon corps, ailleurs dans mon esprit, simplement ailleurs.
Le désir d'aller Ailleurs. Vers quelque chose d'étranger à cette folie d'ici, à cette folie qui nous entoure.
Au-delà de tout ce qui nous agresse, il y a un Ailleurs.
La lumière et le son jouent un rôle crucial, en particulier pour enrichir les différentes textures et états vécus pendant la performance. Ce sont également des éléments clés pour comprendre le passage du temps et son impact sur nos corps et nos esprits. La lumière et la musique sont des compléments essentiels à la scénographie.
Je collabore avec Aurore Leduc pour la lumière, Simon Carlier pour le son, et Fabio Amato en tant qu'assistant. Nous avons déjà travaillé ensemble sur ma dernière pièce en solo, Protéiforme , et leur expertise ainsi que leur vision artistique m'inspirent à poursuivre notre collaboration sur cette nouvelle création.
Un travail de recherche à long terme est une priorité pour moi. Benoît Nieto Duran
BERNARD
d'Allison Faye
« Bernard doute, se marche sur les pieds, recule.
Il emprunte, se dissimule dans la similitude. Prépare des sorties.
Se plie et se déploie.
Il glisse d’un corps à l’autre. Ne sait plus trop combien de bras il possède.
Invente des territoires malléables - dedans et dehors.
Il est bête sensible à deux – ou plusieurs – cœur(s).
Visibles et invisibles, les siens et ceux d’autres.
Il est fait d’une quantité conséquente de maisons
trop petites pour pouvoir y grandir.
Il se mesure à et il se mesure avec.
Bernard est un fantasme : celui du danger du corps qui déborde,
de l’enveloppe qui cède, d’un accident de mise à nu.»
Bernard est un duo chorégraphique inspiré du bernard-l’ermite, qui change de coquille pour s’adapter à sa croissance. Ce mécanisme devient une métaphore du processus de transformation dans la relation humaine : quitter des formes devenues étroites pour en trouver de nouvelles.
La danse s’appuie sur les principes du jiu-jitsu brésilien, explorant des tensions physiques mutuelles : savoir prendre soin sans se dissoudre, résister sans écraser, affirmer sa place sans nier celle de l’autre. À travers ces dynamiques, les corps s’ajustent, se confrontent, se déplacent ensemble, oscillant entre vulnérabilité et puissance.
Bernard interroge les frontières mouvantes des corps dans la relation, où la proximité devient un terrain d’expérimentation et de réajustement constant.